Les systèmes alimentaires durables ou alternatifs regroupent de nombreux acteurs des filières alimentaires – du producteur, du distributeur au restaurateur – qui entendent reprendre le contrôle de la chaîne de valeur alimentaire et créer des modes de travail et d’entreprendre alternatifs.
Ces systèmes reposent sur des initiatives individuelles et collectives qui prennent une forme entrepreneuriale – elles contribuent à créer et développer une nouvelle activité économique – mais également citoyenne car elles reposent des hommes et des femmes qui entendent transformer le monde et les sociétés par des actions citoyennes.
Ces articulations originales entre entrepreneuriat et action citoyenne ont donné lieu à de nouvelles formes organisationnelles en réseau fondées sur le principe de la coopération que nous avons étudié et dont certaines sont présentés ici.
Mais que signifie coopérer et quelles formes prend la coopération ?
Contrairement aux relations de concurrence ou la hiérarchie, la coopération s’appuie sur des relations horizontales de personnes qui s’engagent à échanger, à mutualiser des ressources pour répondre à un objectif ou un problème commun.
La coopération peut rassembler des acteurs de façon ponctuelle, mais cela peut donner lieu également à l’émergence de nouvelles organisations où des personnes décident de mutualiser leurs ressources, de joindre leurs intérêts sans pour autant perdre leur identité, leurs motivations.
La coopération apparait alors comme une voie appropriée pour :
· accroître leur poids politique et économique
· éviter la croissance et des risques, notamment de perte des valeurs
· faire face aux enjeux logistiques et organisationnels
Nous avons donc étudié plusieurs modèles organisationnels innovants qui s’appuient sur le principe de la coopération et particulièrement sur les statuts de l’Economie Sociale et Solidaire : il s’agit par exemple des Sociétés Coopératives et Participatives qui sont des entreprises où les salariés sont les actionnaires majoritaires, les Sociétés Coopératives à Intérêt Collectifs qui permettent d’associer au capital de l’entreprises des salariés, des consommateurs et même des acteurs publics, mais également les Coopératives d’Activités et d’Emploi qui regroupent des entrepreneurs coopérateurs fédérés autour de projet commun. Ces dernières coopératives permettent aux entrepreneurs intégrés de, à la fois, entreprendre en commun et soutenir et sécuriser la création de nouvelles entreprises afin d’élargir la niche et de favoriser la transformation durable du secteur alimentaire.
Pour que la coopération perdure et fonctionne, l’ensemble de ces organisations et entreprises coopératives reposent sur l’existence de règles de gouvernance, des dispositifs et outils de gestion qui garantissent la confiance, l’engagement et l’efficacité de tous dans le projet commun
Encore une fois, l’alimentaire, l’agriculture et les systèmes alimentaires durables produisent de nombreuses innovations, fondées sur le principe de la coopération, la participation et la démocratie qui sont des solutions pour sécuriser, développer des activités économiques et gagner des nouvelles parts de marché !