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Les nouvelles formes de distribution alimentaire

Après la Seconde Guerre mondiale, l’industrie agro-alimentaire a dû prendre en compte l’enjeu de l’augmentation des besoins alimentaires, directement induits par l’augmentation démographique du baby-boom. Fortement soutenues par les pouvoirs publics, les surfaces et la productivité des terres agricoles ont été fortement augmentées.

De la même façon, la grande distribution s’est développée pour répondre à la hausse de la consommation des ménages de 4,5% en France vers 1960 due à une hausse de leur revenu. De plus en plus d’intermédiaires interviennent alors entre l’agriculteur et le consommateur.

Entre politiques d’internationalisation, forte croissance grâce à aux opérations de fusions acquisitions et diversification de leur offre, les grandes surfaces françaises se sont imposées au sein des modes de consommation des ménages durant les dernières décennies pour faire de la France le pays concentrant aujourd’hui le plus de grandes surfaces au m2 à l’échelle européenne.

Seulement, les grandes surfaces n’exercent plus aujourd’hui la même attractivité qu’à l’époque des Trente Glorieuses. Elles bénéficient aujourd’hui d’une image fortement négative.

A la mauvaise adaptation aux besoins des ménages, mauvaise qualité des produits distribués et au manque d’authenticité et de convivialité, s’ajoute selon les consommateurs l’absence de transparence sur l’origine et le traitement de leurs produits. En bref, elles souffrent du manque de confiance qu’ont les usagers en elles. Elles pâtissent aussi de la critique selon laquelle les producteurs en début de chaine de production, dont elles sont le dernier maillon, ne sont pas rémunérés à la hauteur de leur travail. Les externalités négatives qu’elles provoquent sont aussi en cause. L’empreinte écologique due à la production et au transport de certains produits proposés sont au cœur des contestations qui leur sont faites.

Pour répondre à ces dérives, de nouveaux modèles alternatifs se sont développés basés sur des valeurs et caractéristiques précises :  moins d’intermédiaires entre producteurs et distributeurs, une reterritorialisation de l’alimentation, une hybridation de la grande distribution « conventionnelle », et même développement des circuits courts . L’objectif est de favoriser la proximité géographique et relationnelle des différentes parties prenantes de l’alimentation et d’apporter des solutions alternatives à la grande distribution.

Ces nouvelles organisations de la distribution proposent aussi plusieurs nouveaux types de services comme l’activité de traiteur restaurateurs, réinsertion par l’alimentation, recyclage, prenant en compte différents acteurs avec des visions différentes. Ce sont donc aussi le lieu de dialogues enrichissants.

Ces modèles permettent la coopération entre magasin et petits producteurs, rémunérés justement, mais aussi la coopération entre producteurs et consommateurs. L’intégration de toutes les parties prenantes est primordiale dans ces projets, alors que les voix des producteurs ne sont habituellement pas entendues par les centrales d’achat de la Grande distribution, qui leur imposent des décisions répondant à leurs propres intérêts.

Il s’agit par exemple de respecter la saisonnalité des produits proposés selon les cycles naturels, leur qualité grandissante grâce au soin portée à leur production, mais aussi le soutien de l’activité agricole sur territoire, permettant de favoriser les liens sociaux au sein de la sphère alimentaire.

Bien sûr, la transition n’est pour ces acteurs pas si simple, des difficultés sont présentes : Par exemple la difficulté de s’approvisionner en circuit-court (au niveau des coûts, et aussi d’avoir suffisamment de produits et choix pour répondre à la demande des consommateurs.

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